comment se repérer sans carte

Etonnante péripétie pour rejoindre un village choisi sur googlemap comme escale du soir (en l'occurence "Akarsu").

Le monopole des cartes topographiques appartient à l'armée, donc c'est TRES compliqué de se repérer sur le terrain sans carte en main. L'usage est de demander à chaque hameau le chemin jusqu'au suivant, mais surtout ne pas d'indiquer le but ultime de votre marche. SInon, ils poussent des cris d'orfraie et disent que c'est impossible, que c'est trop loin, qu'il faut redescendre, et prendre un bus etc!!

Donc nous voilà à demander ce village. Nous sommes effarés de voir que bon nombre de personnes ne savent pas indiquer les noms des hameaux au delà de 4 km... (on a beau le savoir... cela fait bizarre).

Là, cela se complique. Les gendarmes en civil nous arrêtent dans notre montée. Probablement dénoncés par des autochtones appeurés. Contrôle sur place visiblement insuffisant, ils nous amènent au poste. (on doit récupérer nos sacs, qui -eux- étaient partis en stop sur un scooter 3 mn avant notre interpellation... les gendarmes ont trouvé cela très louche...).

15mn de route, 15 mn d'attente et ok les gendarmes nous demandent où ils nous déposent. On donne le nom du village. 15 mn de route plus tard, le poste les rappelle: nous devons revenir ... Re 15mn de retour, et 15 mn d'attente. L'officier sort cette fois et s'excuse (il fallait juste qu'on signe un PV...). Donc départ vers le fameux bled avec nos 3 gendarmes. Surprise: les gendarmes n'ont pas de GPS, n'ont pas de cartes et ne connaissent visiblement pas leur zone territoriale!!! Nous les guidons nous-mêmes là où nous pensions trouver le village (merci tous les ingénieurs américains d(avoir bossé durement pour nous!). La route tournicote, s'élève un peu, beaucoup, un puis deux villages, toujours pas le notre. Les gendarmes demandent souvent la route à des autochones ignares. Ils semblent découvrir cette ignorance et pestent! Au 3° village (Gungergaci), très haut, ils stoppent. Le maire est appelé à la rescousse par le tenancier de la gargotte totalement dépassé par la question. Bilan: non, ce village recherché n'est pas de ce versant, c'est de l'autre! (comme si à Orpierre, je demande Barret le Haut). Non il n' y a pas de route.

Pas de souci pour nous si les gendarmes renoncent, nous, nous irons à pied le lendemain. Ils partent. Nous restons. Invités à diner, puis à boire le thé, le maire est très accueillant et nous présente à tous les villageois. Marrant. Ils nous disent que notre objectif -rejoindre Sumela- est totalement impossibe et qu'il n'y a pas de chemin etc... On entend plein d'hstoires de persnnes qui ont renoncé! Mais pas d'ours dans les histoires, cela me rassure. Nous emmenant enfin au lieu de campement qu'ils nous avaient choisi, grande joie: nous sommes au pied d'une église!!! Quelle bonne surprise! Le maire nous chaperonnene toujours et heureusement: les vieilles demandent si nous sommes des anarchistes , des terroristes... Certaines sont encore dubitatives malgré notre arrivée avec les gendarmes racontée à tout va par le maire. Les voisins de notre tente nous invitent encore au thé (il est 23h et ils le fond traditionnellment , au feu de bois.... donc très, très long thé , on peut re-raconter très longtemps nos histoires et eux très longtemps les leurs...). Ils nous expliquent entre autre comme ils sont fiers que cette église soit devenue une mosquée l'an dernier, car il y avait trop de "Grecs" qui venaient la visiter selon eux.

Epilogue:

-très longue journée de marche le lendemain magnifique, très beau chemin carossable, et preque l'onjectif atteint (le brouillard nous a bloqué pour y arriver). Il y a donc une piste très accessible entre les 2versants!

-Bilan: ne jamais écouter les angoisses des locaux sur les possibilités de randonnée: 1° car ils ne marchent jamais et n'en voient pas la raison. Et donc vous découragent très vite. 2°lls connaissent très mal les lieux à proximité. Je médite en marchant: il y aurait tant à faire pourtant dans ces villages pour développer la rando...